C’est l’histoire d’un type qui en arrive à un moment de sa vie où il doit choisir entre dire quelque chose ou se taire. Mais il sait très bien que se taire, c’est déjà dire quelque chose. Alors quitte à parler, autant parler trop, et pour rien dire ; parce qu’au final qu’il se taise ou qu’il parle, il dira quelque chose, et parler, surtout quand on a rien à dire, c’est quand même mieux pour montrer qu’on dit rien. Du coup, ce type veut qu’on sache qu’il parle, qu’il dit des trucs, mais qu’en fait il aimerait ne rien dire. Simplement, il n’y n’arrive pas.
Nous on est comme ce type, mais en mieux.
Comme la scred durant ses belles années (elle en a eu?), le 5-1 du Bourg reprend du service et rempile pour un contrat supplémentaire à durée indéterminée (ou inversement proportionnelle au nombre de fêtes comme celle-ci qu’on organisera). Suite à la montée progressivement stagnante de l’inflation du roubles, la prise de pouvoir de la junte armée en Guinée-équatoriale, la découverte de l’amitié de l’Allemagne nazi pour certains juifs haut-placés dans la fin des années 30’, l’hésitation de BHL à écrire un énième roman, la disparition tragique du Beau et du Vrai comme l’entendait Sophocle, et autres choses au moins également importante, personne ne sait plus vraiment trop quoi dire ni quoi penser, et est naturellement amené à ne pas trop savoir quoi écrire.
C’est triste, mais c’est ainsi, il est possible de perdre sa superbe mais jamais son herpès. Si vous n’y comprenez rien, ne vous en faites pas, lorsque Jérôme Kerviel, appuyant de son gros doigts de bureaucrate sur le bouton Enter de son clavier, achetant par la même plus de 12’350’000 subprimes à 1200 Euros (faites le compte vous-mêmes), toxiques actifs compactés par « hedge funds » et revendus par paquets, entrainant par un effet boule-de-neige tout l’occident dans une crise mondiale sans précédent, il ne tentait pas de gagner de l’argent. Il était simplement en train de jouer au chibre sur internet et demandait la redistribution des cartes. Se tromper de fenêtre sur son p.c., ça peut arriver à tout le monde et, bien que la Justice n’en ait pas tenu compte, nous on pense qu’il y a circonstance atténuante.
Alors dans un monde où qui de ne plus savoir quoi dire, qui de continuer à traîner au Darling avec un slip sale depuis trois jours, qui d’oublier sa mobylette devant le Great Escape, les chaussures pleines d’immondices et mal coiffé qui plus est, qui de s’oublier soi-même sur un chaise de bar, avec une photo de Clara Morgane dans le pantalon, qui de boire son shot de Sambuca en finissant avec les lèvres de Vincent Mcdoom, qui d’organiser des tournois de boules sans réelle ambition alcoolique, à la Condémine, qui finissent à 00h pétantes sur un « drop on fire » depuis le frigo à viande, entourés de sac à foutres qui vont se coucher brequouille (et oui, celle là elle était orientée), qui d’appeler le samu pour une entorse à la paranoïa, voler des glaces aux enfants-buissons, la traviata dans son salon qui ronge le fil de son fer à repasser en regardant la star academy, les américains qui se mangent sous des ponts, les africains en vadrouille, les dictateurs proches de leur peuple, les péruviens contrebandiers, les suisses à visière orange, les français qui parlent et qui parlent, les flics, les bagnoles de luxe, les poulettes, le fumier, l’emmerdement quotidien, la pègre, le bonheur, les arcs en ciel, les dauphins, jaunes, bleus, verts, grands, longs, et, ou, quand, par-dessus, si, non. etc.
La fin est proche, pas la notre.
“Video meliora proboque deteriora sequor” disait Ménée et, même si ça n’a rien à voir avec tout ça, parait-il que les citations en latin, c’est toujours mieux pour terminer un texte.
AVE BERNARD, CEUX QUI VONT POURRIR (ton appartement) TE SALUENT !
(On a arrêté de préciser, mais on vous parle bien d’une teuf au Bourg 5-1.. allez viens, on sait très bien que t’as rien à foutre en ce moment!)
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